Les femmes constatent une légère amélioration, mais sont de plus en plus pessimistes quant à l'égalité des sexes au travail

26 nov 2021

Les femmes constatent une légère amélioration, mais sont de plus en plus pessimistes quant à l'égalité des sexes au travail

MONTRÉAL, le 23 nov. 2021 /CNW Telbec/ - Randstad Canada - chef de file dans le secteur des services RH - a sondé, à l'occasion du 10e anniversaire de son programme phare Les femmes transforment le lieu de travail, plus de 1 000 femmes canadiennes actives issues de milieux divers et minoritaires afin de mieux comprendre la perception qu'ont les femmes de l'égalité au travail et les obstacles qui continuent de se dresser devant elles. L'enquête a révélé que les femmes sont de plus en plus pessimistes quant à l'égalité des sexes en milieu de travail. La majorité (63 %) des femmes interrogées estiment que le rythme du changement est lent et que, malgré une plus grande sensibilisation de la société, elles ne se voient toujours pas offrir les mêmes opportunités que les hommes.

Intersectionnalité : les femmes de couleur vivent davantage de difficultés

Les résultats de l'enquête montrent que les progrès en matière d'égalité des sexes restent lents. Seule une femme sondée sur cinq (19 %) estime que de grands progrès ont été réalisés au cours des dix dernières années en matière d'égalité des sexes.  La plus grande partie d'entre elles pensent que certains progrès ont été réalisés en matière d'égalité des sexes, et un tiers estime qu'il n'y a pas eu de progrès (pas vraiment ou pas du tout). Et selon certaines personnes interrogées, le sexisme est toujours présent et les femmes sont toujours moins payées que les hommes pour le même travail. L'intersectionnalité permet de mieux comprendre qui vit les défis les plus importants : les femmes de couleur, les mères et les jeunes femmes.

Reconnaissance et avancement

Alors que la majorité des femmes employées disent qu'elles se voient continuer à travailler pour leur employeur actuel, seulement la moitié (51 %) se sentent motivées à briguer une promotion. Près de la moitié (47 %) des femmes âgées de 25 ans et moins estiment qu'elles doivent travailler plus dur et être meilleures que leurs homologues masculins pour être reconnues. Les femmes de couleur (46 %) sont en plus grande proportion susceptibles de trouver que le leur salaire n'est comparable à d'autres qui ont des responsabilités similaires et de faire moins confiance à leur employeur quant à leur volonté d'être équitable envers tous les employés.

Les préjugés inconscients et les micros agressions sont monnaie courante.

Bien que 7 femmes sur 10 conviennent qu'il existe des possibilités d'avancement équitables pour les personnes d'origines et d'identités diverses, et que deux tiers des femmes se sentent reconnues par leurs pairs pour leurs compétences uniques, moins de la moitié des femmes employées (47 %) croient que les possibilités de promotion ou d'avancement sont accordées à la personne la plus qualifiée. Près de la moitié des répondantes (46 %) disent qu'on leur a refusé une promotion qu'elles avaient demandée ou sollicitée. Cette proportion est encore plus importante, soit jusqu'à 63 %, chez les femmes de couleur.

En outre, deux tiers des femmes employées disent avoir été témoins ou avoir été personnellement touchées par au moins une forme de préjugé inconscient. La moitié des femmes ont été personnellement touchées par une forme de préjugé inconscient, un taux encore plus élevé (65 %) chez les femmes de couleur.

« Alors que les entreprises se sont efforcées de créer de nouvelles politiques visant à réduire les préjugés et à améliorer l'équité, les femmes expriment toujours des doutes quant au respect et à l'application efficace de ces politiques », affirme Carolyn Levy, cheffe de la diversité, Randstad Canada. « Les micros agressions et les traitements injustes existent certes toujours, mais le manque de possibilités d'avancement ou de modalités flexibles et une rémunération moins élevée pour un travail égal figurent au premier rang des préoccupations de nombreuses femmes. Ce sont précisément ces questions que les employeurs devront explorer activement et pour lesquelles ils devront proposer des solutions concrètes. »

La « nouvelle normalité »

Pour de nombreuses organisations, le travail à distance et les horaires flexibles sont devenus une réalité du jour au lendemain. Les femmes estiment que leur employeur a fait un effort notable pendant la COVID pour les accommoder, mais qu'il doit continuer à faire preuve d'empathie pour les aider à relever les défis inhérents à la nouvelle organisation du travail. Plus de la moitié des femmes interrogées (54 %) ont déclaré qu'elles étaient bien traitées en termes de salaire et d'avantages sociaux et 52 % ont dit qu'elles avaient confiance dans le fait qu'elles pouvaient effectuer leur travail adéquatement à domicile.

Pour beaucoup de travailleurs, le travail à distance est désormais « la nouvelle normalité » et s'attendent à pouvoir travailler à la maison. Un peu moins de la moitié (49 %) des femmes ayant un emploi pensent que leur employeur leur ferait confiance pour être productives tout en travaillant selon un horaire flexible ou en travaillant à domicile indéfiniment (48 %). 33 % des femmes se voient retourner au bureau à temps plein et 33 % disent qu'elles se voient retourner au bureau 2 ou 3 jours par semaine. Une femme sur cinq déclare qu'elle ne retournera probablement pas au bureau et 5 % disent que si elles y sont contraintes, elles démissionneront.

Combler le fossé de la diversité

Seulement 30 % des femmes interrogées croient que leur employeur prend les bonnes mesures pour promouvoir et soutenir la diversité, l'équité et l'inclusion dans leur milieu de travail. 25 % pensent que leur employeur prend certaines mesures, mais pas de manière à faire une grande différence et 25 % disent que leur employeur ne prend aucune mesure.

Selon madame Levy, « il est clair que les employeurs n'obtiennent pas de bons résultats en matière de diversité, d'égalité et d'inclusion aux yeux de leurs employées. Si de petits pas ont été faits pour aborder ces enjeux, il reste encore beaucoup à faire pour que toutes les femmes, les femmes de couleur, les mères et les jeunes femmes aient le sentiment d'être entendues, vues, reconnues et correctement rémunérées pour leur travail. »

En ce qui concerne les politiques de soutien les plus appréciées, la majorité des femmes employées (69 %) ont cité les congés payés en cas de besoin. Ce critère est plus important que l'empathie des gestionnaires, qui prennent par exemple des nouvelles de leurs employés pour voir comment ils vont (46 %), bien que cette qualité de leadership soit également importante.