Depuis quelques mois, le sujet de l'intelligence artificielle (IA) a fait couler beaucoup d'encre. Bien qu'il semble nouveau, le concept d'intelligence artificielle existe depuis bien avant les premiers ordinateurs.
C'est dans les années 1950 que l'idée d’intelligence artificielle, en tant que sous-domaine de l'informatique, a émergé. On ambitionnait de développer des logiciels capables de traduction ou d'apprentissage automatique, mais dans les faits, ces travaux ont connu un succès mitigé. On s'est donc contenté pendant longtemps à développer des outils informatiques de base. Il a fallu attendre les années 1990 pour que la recherche en apprentissage automatique s'accentue. L'apprentissage automatique porte sur l'utilisation des données et des algorithmes pour imiter la manière dont les êtres humains apprennent, afin d'améliorer progressivement la précision de l’IA. C'est grâce à lui que des programmes comme ChatGPT et DALL-E sont possibles : du contenu original est généré à partir des données brutes. Pour entraîner une intelligence artificielle comme ChatGPT, une quantité massive de texte est interrogée par le logiciel. Les réponses sont validées par un humain afin qu'ultimement, l'IA soit capable de générer des prédictions (donc, des "réponses").
Le hic, c'est que l'intelligence artificielle soulève plusieurs enjeux éthiques. Ces technologies sont développées majoritairement par des hommes blancs cishétéros et valides. De plus, les corpus de données qui nourrissent ces technologies ne sont pas totalement représentatifs de la réalité. Ainsi, des biais sexistes, racistes, classistes, etc., sont littéralement encodés dans ces intelligences artificielles. Ces biais peuvent ensuite entraîner discrimination, inégalité, fractures numériques et exclusions.
Les femmes sont particulièrement vulnérables à l'utilisation malveillante de ces technologies. Par exemple, l'hypertrucage ou deepfake, qui consiste à créer de fausses vidéos à partir d'images existantes, est utilisé pour dénuder des femmes qui ont une présence médiatique. Considérant que le risque de cyberviolence est plus élevé chez les femmes et personnes LGBTQ, il est d'autant plus important de sensibiliser les gouvernements et les entreprises technologiques pour qu'ils mettent en place des mesures de protection. |