Québec dévoile sa nouvelle mouture du Programme de l’expérience québécoise

23 juin 2020

Québec dévoile sa nouvelle mouture du Programme de l’expérience québécoise

QUÉBEC, le 28 mai 2020 /CNW Telbec/ - À la suite d'une vaste consultation, notamment des acteurs du milieu économique, syndical, de l'éducation et de la jeunesse, le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, monsieur Simon Jolin-Barrette présente une réforme du Programme de l'expérience québécoise (PEQ). Il s'agit d'un jalon important dans la modernisation du système d'immigration entamée depuis octobre 2018.

Les changements annoncés aujourd'hui s'articulent en quatre objectifs :

  1. Une meilleure intégration au marché du travail
  2. Une sélection plus efficace pour répondre aux besoins du marché du travail
  3. Une compétence en français qui facilite l'intégration
  4. Une intégrité du programme renforcée

Une expérience de travail accrue

Afin de favoriser une meilleure intégration, en français, des personnes immigrantes à la société québécoise et pour s'assurer que celles-ci répondent aux besoins du marché du travail, le gouvernement du Québec misera sur une expérience de travail accrue dans le cadre du Programme de l'expérience québécoise.

Travailleur étranger temporaire
Les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires devront désormais cumuler une expérience de travail de 36 mois, à temps plein, au cours des 48 mois précédant leur demande de sélection permanente. Une mesure transitoire a été prévue pour tous les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires disposant d'un permis de travail valide avant l'entrée en vigueur prévue dans les prochaines semaines du nouveau règlement.

Diplômé du Québec
Une expérience de travail de 12 ou de 24 mois à temps plein sera dorénavant demandée aux étudiantes et aux étudiants étrangers diplômés souhaitant présenter une demande de sélection permanente au PEQ. Ceux qui détiennent un permis de travail postdiplôme valide avant l'entrée en vigueur du règlement, pourront présenter leur demande dans le volet Travailleur étranger temporaire s'ils répondent aux conditions pour bénéficier de la mesure transitoire prévue.

Connaissance du français pour les conjointes et conjoints

L'apprentissage du français est l'un des principaux vecteurs pour favoriser une intégration réussie des personnes immigrantes tant sur le marché de l'emploi qu'au sein de la société québécoise. Ainsi, les conjointes ou conjoints des personnes requérantes principales devront démontrer une connaissance du français oral de niveau 4. Ce niveau permet de s'intégrer plus aisément à la société québécoise et sur le marché du travail québécois. Il s'agit également du niveau de français requis pour l'obtention de la citoyenneté canadienne. Cette mesure n'entrera en vigueur que dans un an.

Une intégrité renforcée

L'attestation de réussite d'un cours de français de niveau intermédiaire avancé offert au Québec par un établissement d'enseignement ne sera plus admissible comme preuve de connaissance du français. Ce moyen avait soulevé d'importants questionnements et des irrégularités avaient été constatées. En effet, des vérifications auprès des candidates et candidats avaient révélé qu'une majorité d'entre eux ne maîtrisaient pas le français au niveau requis.

Délais de traitement

Initialement, le délai de 20 jours avait été prévu pour assurer le traitement d'un nombre limité de dossiers présentés annuellement. Le nouveau délai de traitement tient compte de l'importante augmentation des demandes présentées dans le PEQ. Le ministère s'engage ainsi à traiter les demandes dans un délai maximum de 6 mois. Cette modification assure aussi une cohérence et une meilleure équité entre le PEQ et le Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ). Ce délai se compare également avec ce qui est fait au fédéral.

Programmes pilotes

Les défis de recrutement persistent dans certains secteurs d'emploi précis et l'immigration doit pouvoir contribuer à l'effort collectif pour répondre aux besoins de main-d'œuvre. En ce sens, monsieur Simon Jolin-Barrette a également annoncé aujourd'hui son intention de créer dans les prochaines semaines deux nouveaux programmes pilotes d'immigration permanente.

Préposés aux bénéficiaires
Depuis des années, le Québec est confronté à un problème criant de main-d'œuvre en ce qui a trait aux personnes préposées aux bénéficiaires, et ce, dans toutes les régions. Actuellement, les programmes de sélection dont le Québec dispose soit le Programme de l'expérience québécoise ou soit le Programme régulier des travailleurs qualifiés ne permettent pas de sélectionner de façon suffisante et efficace dans ce secteur d'emploi. En effet, depuis 2013, seulement 115 préposés aux bénéficiaires ont été sélectionnés par le PEQ et le PRTQ. La mise en place prochaine d'un programme pilote permettra de réserver jusqu'à 550 CSQ annuellement pour la sélection de personnes préposées aux bénéficiaires.

Industrie de l'intelligence artificielle et des technologies de l'information
L'intelligence artificielle et les technologies de l'information sont au cœur de la stratégie de développement économique du Québec. Ces secteurs sont en pleine effervescence et il est primordial de favoriser l'attraction et la rétention de spécialistes en mesure de contribuer au rayonnement et à la compétitivité du Québec dans ces secteurs sur la scène internationale. La mise en place d'un programme pilote vise à relever ce défi. Ce dernier permettra de réserver jusqu'à 550 CSQ annuellement pour la sélection de personnes immigrantes travaillant spécifiquement dans ces domaines à haute valeur ajoutée.

Citations :

« Notre objectif a toujours été très clair. Depuis notre arrivée, l'importante modernisation du système d'immigration que nous avons entamée vise à assurer un maillage efficace entre les personnes immigrantes et les besoins du marché du travail. La nouvelle mouture du PEQ s'inscrit dans cette logique. Les changements que nous réalisons favoriseront une meilleure intégration des personnes immigrantes au marché du travail. Nous allons contribuer à l'effort pour relancer l'activité économique en sélectionnant des personnes qui détiennent les compétences nécessaires au redémarrage économique. »

M. Simon Jolin-Barrette, ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration et ministre responsable de la Langue française

« Il s'agit d'une amélioration notable au programme de l'Expérience québécoise, volet Diplômé du Québec. En valorisant à la fois les études et l'expérience de travail, ce programme continue d'accroître l'attractivité du Québec et met en place des balises visant à répondre aux besoins du Québec. Il permettra une intégration plus efficace sur le marché du travail. Il s'agit d'un engagement raisonnable pour les étudiants internationaux qui veulent poursuivre leur expérience québécoise. »

M. Jean-François Roberge, ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur

« Les besoins de main d'œuvre du Québec sont appelés à changer en raison de la crise sanitaire que traverse actuellement le Québec, notamment dans les domaines de la santé et des technologies de l'information. Le gouvernement et tous les ministères sont mobilisés afin de limiter les impacts et planifier la relance économique. L'immigration peut constituer l'une des solutions pour combler les besoins actuels et futurs du marché du travail du Québec. »

M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale

« Grâce à la réforme présentée aujourd'hui, le réseau des délégations du gouvernement du Québec à l'étranger pourra poursuivre l'attraction des meilleurs talents. Le Québec bénéficie d'une qualité de vie enviable et d'établissements d'enseignement de renommées mondiales. »

Mme Nadine Girault, ministre des Relations internationales et de la Francophonie