L’incertitude économique et le manque de compétences essentielles préoccupent particulièrement les chefs de direction canadiens

10 mar 2020

L’incertitude économique et le manque de compétences essentielles préoccupent particulièrement les chefs de direction canadiens

Toronto - 25 février 2020 — Les chefs de direction canadiens affichent une incertitude grandissante quant aux perspectives de croissance économique mondiale. En effet, 63 % d’entre eux (comparativement à 53 % à l’échelle mondiale) prévoient un ralentissement de la croissance économique en 2020. Selon la plus récente enquête auprès des chefs de direction réalisée par PwC, l’incertitude économique et politique, l’accès à des compétences essentielles ainsi que les changements climatiques se retrouvent parmi les principales préoccupations des chefs de direction canadiens en 2020.

Croissance économique : la confiance des dirigeants canadiens atteint son niveau le plus bas des cinq dernières années. Plus de la moitié des chefs de direction canadiens (63 %) estiment que la croissance économique ralentira au cours des 12 prochains mois, contre 14 % qui croient plutôt le contraire. Malgré la morosité à l’égard des perspectives économiques mondiales, 70 % des dirigeants canadiens se disent plutôt ou très confiants quant au potentiel de croissance de leur organisation pour l’année à venir. La plupart d’entre eux entendent mettre l’accent sur la croissance organique et les efficiences opérationnelles, plutôt que de se tourner vers les marchés internationaux pour stimuler la croissance de leur organisation. Seulement 44 % considèrent les États-Unis comme un marché clé pour la croissance de leur organisation, par rapport à 60 % en 2019 et à 88 % en 2018.

« Les chefs de direction canadiens d’un océan à l’autre sont fermement déterminés à réussir en période d’incertitude, déclare Nicolas Marcoux, chef de la direction et associé principal, PwC Canada. Peu importe le secteur d’activité et l’emplacement géographique, ils se heurtent en grande partie aux mêmes enjeux, car ils cherchent des moyens de prospérer dans un contexte de faible croissance économique. Ces enjeux incluent notamment l’impératif du perfectionnement des compétences de leurs effectifs, d’intégrer des pratiques environnementales à leurs opérations et de protéger leurs organisations en misant sur une cybersécurité accrue. »

Être prêt pour l’avenir en assurant le perfectionnement des effectifs

La majorité des chefs de direction canadiens (75 %) se disent préoccupés par l’accès à des compétences essentielles dans leur secteur d’activité. Dans le marché du travail restreint d’aujourd’hui, il est difficile d’attirer des personnes talentueuses dotées des compétences qui seront indispensables dans l’avenir, et de plus en plus d’organisations mettent sur pied des programmes de perfectionnement internes pour leur personnel. Les chefs de direction canadiens reconnaissent accuser un retard dans la mise en place de programmes de perfectionnement d’envergure plus globale, axés sur le développement d’une juste combinaison de compétences générales, techniques et numériques.

Certains chefs de direction affirment avoir observé quelques retombées positives en préconisant cette approche, notamment une meilleure culture d’entreprise et une fidélisation accrue des employés. D’autres ont toutefois moins tendance à penser que le perfectionnement a efficacement contribué à accroître la productivité, à développer l’entreprise ou à stimuler l’innovation. On peut attribuer ces résultats soit à l’absence de programmes de perfectionnement adéquats, soit à l’incapacité des entreprises de mesurer avec précision l’efficacité de leurs programmes.

Les chefs de direction face à l’incertitude climatique

Au Canada, il devient urgent de s’attaquer à la question climatique et aux politiques qui s’y rattachent dans un contexte où les investisseurs et les conseils d’administration exigent de plus en plus des politiques rigoureuses en matière de gouvernance environnementale, sociale et commerciale. Bien que la question suscite des réactions opposées d’un secteur à l’autre, les dirigeants canadiens en tiennent compte. Plus de la moitié (62 %) se disent préoccupés par les obstacles à leur croissance que sont les changements climatiques et les dommages environnementaux.

Le rapport souligne une prise de conscience croissante quant aux avantages liés à l’action climatique, pas seulement sur le plan des investissements et de la réputation, mais aussi en ce qui concerne le développement de nouveaux produits et services. Les chefs de direction y voient l’occasion de créer des produits et des processus durables (réduction de l’emballage, amélioration des procédés de fabrication, etc.).

Complexité croissante des cybermenaces

La cybersécurité se taille aussi une place parmi les principales préoccupations des chefs de direction canadiens. Ils constatent un changement dans ce qu’il faut faire pour protéger leurs entreprises. En ce sens, la sécurité, la criminalité financière, la fiabilité, la confidentialité et la gestion éthique des données deviennent des questions de plus en plus complexes et interdépendantes. La majorité des chefs de direction canadiens (90 %, par rapport à 75 % l’an dernier), déclarent que la complexité croissante des cybermenaces est le principal facteur d’impact sur l’élaboration de leur stratégie de cybersécurité.

« L’économie numérique du Canada est florissante, ce qui oblige les entreprises canadiennes à trouver le juste équilibre entre les risques cybernétiques et leur transformation numérique, ajoute M. Marcoux. La collaboration entre les secteurs public et privé est essentielle pour veiller à ce que la législation dans ce domaine soit adaptée et élaborée dans l’intérêt des Canadiens. »

Toutefois, seulement un quart des chefs de direction canadiens estiment que les gouvernements élaborent des règlements de protection de la vie privée qui renforcent réellement la confiance des consommateurs, et que les gouvernements et les entreprises collaborent vraiment pour harmoniser leurs stratégies de cybersécurité.